Dans le cadre du projet d’appui à l’entrepreneuriat des jeunes à Bukavu et Kabare financé par le Fonds Carlier géré par la Fondation Roi Baudouin, le Guichet d’Economie Locale du Sud-Kivu, accompagne les jeunes cordonniers regroupés au sein de la coopérative dénommée « Coopérative Bukavu Cuir ». Ces jeunes cordonniers ont été formés en entrepreneuriat pour la bonne gestion de leur entreprise. A travers un coaching permanent GEL Sud-Kivu leur apporte un appui conseil en gestion en vue de développer leur entreprise. Ainsi ils mettent sur le marché des souliers, les ceintures, les portes monnaies.
En voici quelques images illusttatives

« Je réponds au nom de KABENDE KABUNGULU Etoile, je suis un des entrepreneurs de la commune d’IBANDA dans ville de Bukavu au Sud-Kivu en République Démocratique du Congo, je demeure dans le quartier Essence GYAMBA, je suis marié à une femme, père de cinq enfants, je suis âgé de 33ans avec un niveau d’éducation quasiment faible (voire 3emesécondaire). J’œuvre dans la filière peau, l’activité de la tannerie associée à la cordonnerie et maroquinerie depuis trop longtemps (voire plus de 10 ans) dans la province du Sud-Kivu, le lieu de traitement de peaux se trouve chez moi à la maison dans ma propre parcelle et l’atelier d’exposition que je viens à peine même d’installer se trouve au rond-point MAJOR VANGU sur la route principale dans la commune d’IBANDA »
Mon entreprise de tannerie a été créée en février 2008 comme une micro entreprise après avoir suivi des formations auprès des autres tanneurs et cordonniers, bien avant j’avais suivi des formations en cordonnerie et en maroquinerie chez un frère de la famille mais je n’ai pas été satisfait du fait que j’appréciais avoir des compétences techniques dans la tannerie et c’est de cette façon que je me suis forcé à connaitre la tannerie artisanale tout en continuant à améliorer la cordonnerie et la maroquinerie bien que je n’étais pas encore bien outillé pour produire la qualité.
En 2012, je décroche une occasion pour aller en Tanzanie où j’apprends beaucoup à ajouter à mes compétences en ce qui concerne la filière peau et donc j’ai appris à travers des échanges d’expérience, comment produire une peau semi-industriel et quels sont les matériels indispensables.
Bien sûr, je produisais mais tellement j’avais des insuffisances entrepreneuriales, j’étais très limité et pour moi c’était une activité de survie, j’avais une passion pour mes activités mais moins d’objectifs c’est-à-dire que les compétences techniques étais bien réunies mais les compétences managériales étaient un obstacle majeur. Les recettes étaient disponibles du jour le jour mais je ne savais pas planifier, je ne savais combien je gagnais pour chaque peau traitée ou combien je perdais pour chaque peau traitée, mon équipement usait mais j’avais du mal à le remplacer, ma petite comptabilité était faite dans la tête, ce que je croyais tout mémoriser, je faisais toutes mes activités à la maison et enfermé dans mon quartier sans tenir compte de la visibilité de mon activité, je faisais difficilement l’épargne en s’appuyant d’un adage d’ici chez nous qui stipule que « FUNDI HAOMBAKE » c’est-à-dire qu’un technicien ne tombe jamais en faillite aussi longtemps qu’il est en vie,… en d’autres termes j’étais complètement nul en gestion de mon entreprise.
Voici qu’en Mai 2018, je me suis fait identifié par le Guichet d’Economie Locale du Sud-Kivu dans leur programme d’appui à l’entrepreneuriat de jeunes, je le prenais comme une ONG caritative tout ayant un esprit d’attentisme à l’égard de GEL. Juste pendant la formation en entrepreneuriat tout à commencer à changer dans mon esprit d’abord, j’ai commencé à dénicher des failles au niveau de mes activités (le calcul de couts, le profit et perte, l’étude des marches, tenir les outils de gestion, amélioration des compétences entrepreneuriales), tant de choses commençaient à m’inspirer.
Aujourd’hui grâce au coaching de l’équipe de GEL Sud-Kivu, je me permet d’améliorer la façon de faire et de se comporter vis-à-vis de clients et face à mon entreprise, maintenant je connais combien je gagne dans chaque peau traitée et combien j’y perds, je sais planifier tout en évitant de rupture de stock. Comme je l’ai dit ci-haut avant le coaching du GEL, je travaillais chez moi à la maison, je n’avais aucun point de vente dans la ville, je ne faisais pas connaitre mon produit à la population de Bukavu mais aujourd’hui j’ai une très bonne place au niveau de la place MAJOR VANGU où je viens même d’augmenter le nombre de mes clients, je suis bien visible.
Honnêtement en ce qui concerne l’accès au financement, l’approche AVEC est un outil bien indispensable pour moi bien qu’elle ne satisfait pas littéralement à tous les désirs de l’entreprise mais elle me permet d’accéder à des fonds rapidement, je suis l’entrepreneur ayant le crédit le plus élevé de notre AVEC, je viens de prendre un crédit de 2 000 000Fc environ 1 212,12$ l’achat de matières premières et je me prépare à acheter une machine pour produire une peau plus ou moins semi-industriel.
